Si j’avais su un jour que je serai une Desperate Housewives… je ne l’aurai jamais cru. Et pourtant !
Pourtant, me voilà devenue une de ces mamans qui sont chez elles à entretenir leur foyer et ne vivent que pour prendre soin de leur monstres enfants et leur cher époux fiancé.
Oui, enfin ça c’est la théorie sur le papier. Et, franchement, j’aurai aimé que ça soit mon cas. Mais en fait non : je suis mère au foyer et je manque cruellement de temps pour tout.
La faute à mon Bébénator (= Bébé + Terminator, tu l’as ?) qui ne fait que des micros siestes de 30 minutes.
Mon Bébé, c’est une machine qui n’a besoin que de 30 minutes pour recharger ses batteries, et peut ensuite tenir pas loin de 2h en journée sans interruption.
30 minutes, c’est quoi ? C’est le temps suffisant pour soit me doucher, soit manger, soit m’occuper du linge, soit m’occuper de la vaisselle, soit me divertir en lisant/regardant une série/jouant, répondre à mon courrier (mails, SMS et courrier papier), gérer mes tas de To do list et les mener à bien, bloguer, dormir… Autant dire que je ne peux tenter qu’une seule de ces choses sur 30 minutes, et parfois même pas jusqu’au bout (30 minutes pour bloguer, c’est dérisoire me concernant, autant dire j’avance pas lol). Dans la vie (surtout la mienne), il faut donc faire des choix cruciaux (se laver ou manger, dilemme quand tu me tiens) !
Du coup, je n’ai le temps de rien, je n’avance qu’à petits pas sur tout, et c’est frustrant / fatiguant.
Beaucoup pense que, quand on garde un petit bébé, on a du temps pour faire ces choses ou alors pour dormir. Mais moi, je n’ai que 30 minutes, donc je ne peux pas dormir, c’est trop court, puis la vérité est que je n’arrive pas à dormir quand je suis seule à la maison avec elle. Pourquoi ? Je n’en sais rien, c’est juste comme ça.
La journée, je ne me repose pas donc, je ne me divertis que très peu si ce n’est en regardant des séries (et encore, par petit bout, je capte souvent la moitié du truc au final). Le soir, je dois gérer le retour de mon Mini-geek, le goûter, les devoirs, le point sur la journée, puis passer une certaine heure préparer le dîner.
Oui parce que là encore, je les vois venir les gens : tu es chez toi, tu as le temps de faire à manger toussa toussa.
Devrais-je te rappeler que mon Bébénator ne dort presque jamais la journée ?
Du coup, on oublie la préparation en amont du repas, et parfois le soir, surviennent les « crises » de soirée (tu sais, quand viens la transition entre le jour et la nuit et où les bébés pleurent sans raison apparente… ô joie), ou coliques, et alors ce sont des pleurs inconsolables ou presque qui m’accompagnent. Faire à manger dans ces conditions se relève compliquer… Soit je la laisse hurler, soit je la porte pour la bercer et la calmer. Alors les repas gastronomiques le soir on oublie…
Ma semaine se résume à de très longues journées qui débutent à 7h et se terminent quand elles peuvent. Mes nuits sont hachées, non pas qu’elle se réveille forcément (encore que la semaine passée elle a prit un biberon chaque nuit, alors qu’elle faisait ses nuits jusque là….!), mais nous pratiquons le cododo et son lit est donc collé de mon côté. Aussi, en Maman psychopathe que je suis, aux moindres de ses mouvements je suis en alerte : elle ne fait plus de bruit, je vérifie qu’elle respire ; elle pète, je me réveille (merci les coliques, ça ne loupe jamais). Donc, les nuits sont ce qu’elles sont : merdiques.
Je suis tellement fatiguée, que je fais des listes, je note tout pour ne rien oublier…et même comme ça j’oublie. Mon agenda se rempli de RDV mais aussi de tâches que je me note pour ne pas oublier de les faire, comme appeler pour prendre RDV chez tel professionnel de santé, penser à acheter ceci ou cela pour la petite avant épuisement du stock, etc… Je me fais des To do list par mois pour me donner des objectifs sur le mois en cours, et je peux constater que sur janvier j’ai réussi plus de la moitié. J’essaie de me dire que c’est bien, mais j’en suis peu satisfaite au final… Serai-je trop exigeante avec moi-même ?
Alors, viens le week-end. Le salvateur week-end que chacun attend avec impatience.
On pourrait croire que ça serait le moment pour moi de se reposer. Alors oui, le matin je peux, selon Bébénator, dormir un peu plus. Et même, parfois, mon fiancé est assez gentil pour prendre le relais le matin et s’occuper du Mini-geek qui est déjà levé, et me laisser dormir tant que la petite dort pour récupérer.
Mais après, là où d’autre se repose de leur semaine de travail, moi j’enchaîne ma seconde semaine (de deux jours certes). Le fiancé étant là pour gérer la petite, je m’occupe de la maison. Je fais le ménage, abat la montagne de linge qui souvent s’accumule la semaine. Ajouté à cela que je cuisine, parce que la semaine je n’ai pas le temps, et voilà le week-end qui se termine déjà.
Alors bien sûr, cuisiner est un plaisir. Le week-end dernier j’ai même prit le temps de réaliser quelques produits d’entretien maison ou cosmétiques, en jouant ainsi à l’apprentie chimiste.
Mais, au final, je ne me suis pas posée une seule fois. D’ailleurs, parfois je ne m’assoie pas pendant des heures… à part pour déjeuner par exemple.
Alors, quand dimanche soir arrive, je suis aussi crevée, voir plus, qu’avant. Et on repart pour une semaine où je suis de nouveau seule avec Bébénator.
En regardant bien, finalement il n’y a que quand je reçois à la maison que j’ai le temps de me poser. Cela demande du travail en amont en préparant le repas, mais ensuite je peux profiter de mes invités et même -folie- m’asseoir ! Dingue, oui, je sais.
Ajouter à tout ça, la solitude, le sentiment d’isolement, et vous avez une maman qui a le blues.
Parce que oui, j’ai le blues. Je me sens triste, alors que je sais que je n’ai pas de raison de l’être. J’ai un bébé merveilleux, qui me fait pleurer de bonheur chaque jour, j’ai un mini-geek un peu casse-pieds mais si débordant de vie (mais trop bavard bordel !),j’ai un fiancé aimant, un calendrier rempli de plein de dates chouettes et des tas de jolis projets à planifier, et pour lesquels je prends plaisir à prospecter….
Oui mais quand même, j’ai le blues. Il m’arrive de pleurer d’épuisement, de pleurer de colère, de pleurer d’amour, de pleurer devant un épisode triste d’une série, de pleurer en épluchant un oignon… à non ça c’est normal en fait.
Je me sens fatiguée, seule, triste et incomprise. Parce que je ne suis pas de ces mamans parfaites que l’on voit notamment sur Instagram au foyer propre, nickel, qui ont le teint frais, cuisinent, pâtissent, font des trucs trop chouette avec leur bébé fantastique et trognon dans leur tenues adorables (et hypra chère), ont des époux fantabuleux (oui ça n’existe pas) qui leur offre des fleurs à tour de bras, des bijoux incroyables (qui eux aussi coûtent hypra cher). Parce que ma vie à moi, c’est que si j’arrive à prendre ma douche avant 12h (voir avant 18h….) déjà c’est un exploit, parce que je ne me suis plus maquillée à part du rouge à lèvre depuis plus d’une année, parce que je perds mes cheveux par poignée, parce que mon corps a du mal à se remettre de la grossesse et la césarienne, parce que j’ai mal partout, parce que mon fiancé rentre tard, parce que mon Mini-geek n’est pas sage et que je dois le gronder plus que j’aimerai pour faire respecter la loi (I am the law), que je me bats avec lui et les maths, et que putain j’aime pas les maths.
Bref, j’ai le blues…
Cet article est totalement décousu, bordélique, mais il est au final à l’image de mon quotidien déstructuré, rythmé par mon Bébénator, ce quotidien où chaque jours je ne sais pas si je pourrais sortir faire ce que j’ai à faire, ni à quelle heure, ni quand je pourrais manger, ou si j’aurai le temps de répondre à ce mail urgent qui attend depuis une plombe.
Puis…
Aujourd’hui, il a neigé. Toute la journée
C’était beau. J’ai pleuré en voyant la neige tomber. C’est con je sais.
Je l’ai montré à mon Bébénator. Du haut de ses 3 mois passés, elle s’en est foutu royalement. Mais moi, j’ai souris et j’ai bisouté ses grosses joues d’amour.
Mon Mini-geek est rentré à 14h30 de l’école, qui a du fermer à cause de la neige.
J’ai mis de la musique, et pour le goûter je nous ai fait un chocolat maison à la cannelle, comme il les aime.
C’était bon, et réconfortant.
Mon Bébénator a fini par s’endormir pour une sieste plus longue que d’habitude et j’ai eu le temps de rédiger cet article. Comme quoi, parfois de petits miracles du quotidien se produisent.
Demain sera un autre jour, où ma ville sera recouverte de son manteau blanc, et j’ai hâte de voir ce spectacle au réveil.