[Vie de Maman] Le Terrible Three

Il y a de ça 1 an (quasi jour pour jour) je te parlais de ce que l’on appelle « Le Terrible Two« . Cette phase pleine d’ingratitude, que ton enfant et toi, parent, traversez main dans la main  [ou pas], ce moment heureux, joyeux, où se mêle schizophrénie et joyeuseté du quotidien (« Prunelle de mes yeux je t’aime à en mourir » « Encore une c*nnerie de ce genre et je t’abandonne sur le bord de la route !! » et j’en passe).

Cette phase, ici on la vécu, et on a bien rigolé [ou pas]… à l’époque.

Y’a un an, je me disais que bon, le Terrible Two, c’est comme tout : faut y passer, mais ce qu’il est important de retenir, c’est que si on y passe, on en revient, et ça a une fin. Alors, confiante (=> ignorante) je pensais que cela ne durerai qu’un temps, et qu’une fois ce moment passé, une fois mon autorité suprême exercée et actée auprès de ma chère Bidouille, elle retrouverai le droit chemin des enfants sages, m’adorerait à m’en baiser les pieds, qu’elle arrêterai de faire la misère à son grand frère, qu’elle s’exprimerait sans crier et que tout irait pour le mieux dans le meilleur du monde.

Bon, là, je vais pas faire tenir le suspense plus longtemps, mais c’est pas l’cas. Genre pas du tout. J’ai pas récupéré un petit ange, mais un p’tit démon en jupette.

Je suis arrivée à ce moment de ma vie où je me pose sérieusement la question : DE QUI CETTE GOSSE TIENT-ELLE ?!

/!\ Spoiler alerte /!\ quand elle arrose les fleurs et est toute mignonne : elle tient de moi ;)

Le pire est devant nous

Si je n’étais pas la mère et que je n’avais pas du me faire ouvrir le ventre en deux pour la faire sortir, j’aurai de sérieux doutes.
C’est assez simple à exprimer : ma progéniture a une tête d’ange. Et c’est tout. Elle a un sourire à faire tomber (Coucou objectivité me voilà !), des yeux de biches, et un caractère de cochon (sacré mélange).

Au départ, je rejetais la faute au Terrible Two, responsable de tout nos maux à la maison.

Elle a du répondant ? C’est le terrible two.
Elle se comporte en tyran ? C’est le terrible two.
Elle ne gère pas ses émotions (notamment la frustration/déception/le refus) et hurle à l’injustice et pleure pour un rien ? C’est le terrible two.
Elle cri pour s’exprimer plutôt que de parler ? C’est le terrible two son côté malgache (oui on est pas doué que pour la pétanque, on est aussi doué pour parler fort).

Du coup, en toute logique, l’entrée à l’école, et le fait de grandir, devait atténuer ces petits dysfonctionnements.

Que nenni.

Nous voilà 1 an plus tard, et à 3 ans et demi, je peux t’assurer que nous n’en sommes pas au même point, non. C’EST PIRE.

Terrible two, puis trhee, four, five etc ?!

Quand nos enfants grandissent, on pense toujours que les choses ne peuvent que s’améliorer, mais la vie aime nous faire comprendre qu’il ne faut jamais rien prendre pour acquis. Et j’ai le regret de constater, et d’avouer, que non, si ton enfant a un sale caractère à 2 ans, il se peut que cela ne passe pas après le Terrible Two et qu’il conserve son caractère de cochon. Pire encore, cela peut dégénérer avec l’âge et ses capacités grandissantes et voilà pris dans la spirale infernale de l’enfant tyrannique et casse-bonbons !

En effet, si avant ma fille n’avait pas encore assez de vocabulaire ni d’aisance pour s’exprimer, aujourd’hui c’est terminé. Fini les petites phrases courtes, du haut de ses trois pommes, on entre dans de grandes phases de négociation où son but premier est de te prouver qu’elle a raison, que ses arguments sont valables et donc que « aboule les bonbons« . Si à une de ses demandes on répond non, elle est en pleine capacité de demander pourquoi, et la réponse ne convenant pas, mademoiselle viendra argumenter autant que possible.

Exemple :

Si elle demande un bonbon après le déjeuner et que je refuse en disant que ça n’est pas l’heure, elle laissera couler (peut être). Mais à 16h, si elle redemande après le goûter et que je dis non, peut s’en suivre le dialogue suivant :
1/ pourquoi ?
2/ t’as déjà dit non avant donc pourquoi encore non maintenant ?
3/ on est plus le matin, on est le goûter, on peut manger un bonbon au goûter c’est toi qui l’a dit (vrai)
4/ papa il a prit un bonbon, moi aussi j’en veux un
5/ c’est pour partager avec mon frère
6/ mais j’ai mangé tout mes légumes à midi / fais un gros dodo j’ai le droit
7/ parce que j’ai envie
et parfois, parfois, elle va aller se servir parce que OSEF les longs discours, je veux mon bonbon alors autant me servir moi-même. Et si j’suis prit la main dans le sac, je me dépêche de le mettre dans la bouche parce qu’une fois fait, maman va pas me le faire cracher, ça serait du gâchis et faut pas gâcher (j’écoute ma mère que quand ça m’arrange).

C’est là un exemple de ce que nos échanges peuvent donner maintenant qu’elle a de la répartie, de la mémoire, et du culot (beaucoup de culot). Je te laisse imaginer qu’elle connait bien le coin à la maison (enfin chez nous, c’est les marches de l’escalier que j’appelai fut un moment « les marches de la réflexion » mais en fait elle réflexionne pas dessus : elle pense à la prochaine connerie qu’elle va faire (machiavélique la p’tite hein !)).

Et là qui voilà ? L'début des z'emm*rdes ♫

Mais qu'ai-je dont fait pour mériter ça ?!

Alors oui, en bon parent qui tend à la perfection, tu vas forcément, à un moment où un autre, te poser la question fatidique du mais qu’ai-je dont fait pour mériter ça ?!?! où est-ce dont que j’ai merdé ???

Parce que oui, c’est une conclusion souvent logique. Après avoir d’abord rejeté la faute au Terrible Two, puis sur l’autre parent (« c’est ta fille tout craché ce cacactère à faire caca par terre ! »), tu réalises que peut être, peut être, le fond du problème, c’est TOI.

Viens une phase d’introspection, d’analyse, de culpabilité intense, de noyade dans l’alcoolisme profond pour noyer ton désarroi (là je parle de mon cas personnel, bien entendu, libre à toi de te noyer dans le chocolat, la clope, la drogue, l’eau de ta piscine, au choix) avant de te dire que oui, OUI, peut être que c’est toi et ton éducation de pacotille le problème.

Moi, personnellement, je n’ai jamais été dans la grande mouvance de la bienveillance positive, de la parentalité responsable et tout ces autres mots qui, je trouve, ne veulent pas dire grand chose. J’ai toujours éduqué mes enfants avec mes valeurs, mes couacs, mes défauts, des mots plus haut que les autres , des punitions et des fessées (oui appelles la police toi, je te vois, me juger de mauvaise mère, bouh ! Allez je vais me faire un mojito pour la peine !), de la rigolade, du bordel, mais énormément d’amour et de respect pour leur petite personne.

Avec mon Mini-geek, je n’ai jamais connu toutes ces phases de doutes, et de conflits (enfin si, mais je vis ça aujourd’hui, du haut de ses 11 ans et c’est pas forcément plus marrant). Donc, tu te doute bien qu’avec ma fille, j’ai plus ou moins reproduit la même façon de faire, d’éduquer, d’accompagner et de communiquer. Chaque enfant est différent, mais ma façon reste la même. Et le résultat, c’est que ma façon ne fonctionne pas (plus) avec elle.

Alors j’ai sûrement merdé quelque part.

Peut être que j’ai vieilli (non pas peut être, j’ai vieilli et grossi), sûrement que je manque de patience aussi, et que je hausse le ton plus facilement, ce qui génère un répondant franc de sa part. J’y songe souvent, et j’essaie donc de mettre de l’eau dans mon vin. Sachant que j’ai toujours été partisante du dialogue, et que cela se retourne contre moi avec mon Mini-geek qui aujourd’hui a donc un avis sur tout, et réponds toujours (trop), j’essaie avec ma fille de lui faire comprendre qu’elle peut exprimer un avis, que c’est important, mais pas trop quand même lol

Le juste équilibre n’existant pas, je n’arrive pas à savoir si je parviens à lui donner assez d’importance, à ses pensées, ses envies, choix, émotions, ou si parfois je ne la bride pas avec mes « c’est comme ça et c’est moi qui décide point barre » !

Mais n’a-t-on pas ce qu’on mérite ?

Si oui, alors je mérite une petite révoltée de la vie qui a comme ambition première faire pousser les cheveux blancs de sa mère plus vite que la fonte des glaces. Et elle y parvient rudement bien. Heureusement que j’ai beaucoup de cheveux.

Je pense malgré tout, qu’il ne faut pas être trop dure avec soi-même, et ne pas perdre à l’esprit que, quoi qu’il arrive : on fait du mieux qu’on peut, mais avec tout l’amour qu’on possède, et c’est bien là l’essentiel. Y’a pas plus merveilleux parents pour eux que nous-même puisqu’indirectement, ils nous ont choisit ;)

Gniark gniark gniark je suis ton petit démon personnel et je vais faire de ta vie un doux enfer !

Patience, courage et accroches toi !

Alors quoi, au final, ça dure longtemps cette phase ? Jusque l’adolescence ? Jusqu’à ce que le marmot quitte le nid ? On m’a souvent dit, petit enfant petit problème, grand enfant…. et tu devines la suite.

Avant ça me faisait rire, maintenant ça me fait des rides. 

Après, bien entendu, il faut relativiser, ce sens de la répartie est la preuve parfaite (s’il en fallait) que sa tête est bien faites. Et, bien sûr, il ne s’agit là pas vraiment de problème, disons juste que cela a tendance à rendre la vie parfois un peu trop pimentée (et je n’aime pas manger épicé). Avec autant de répondant, je me dis que si elle ne change pas, alors elle ne se fera jamais marcher sur les pieds (et n’aura jamais d’amis ahahah), et c’est bien ainsi, de savoir s’imposer (mais pas trop quand même).

Et puis, pour tout dire, je préfère la voir pleine de vie, à déborder d’énergie, d’émotion, que de l’imaginer une seule seconde docile et calme ou à renfermer ses opinions et émotions. Clairement ça ne lui irait pas (et j’en viendrai à me demander, de nouveau, de qui tient cette enfant !).

Je me permets malgré tout de conclure que, bien évidemment, cet article est à prendre avec beaucoup d’humour. Ma fille n’est pas vraiment un démon, des cornes n’ont pas encore poussé sur sa tête (enfin… j’irai quand même vérifier ça par acquit de conscience…). J’aime mes enfants presque autant que j’apprécie un bon verre de Spritz bien frais (c’est dire) et promis, je n’ai jamais fessé ces derniers au point d’avoir mal à la main (en revanche pour ce qui est de leur royal fessier, je ne peux pas en dire autant !). Elle reste une petite fille adorable, épanouie, plein de vie, mais qui, bon sang, nous fait drôlement rire. Et j’aime ça.

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