Vague à l’âme #1

Mada_NB

Je ferme les yeux, il n’y a plus aucun bruit.

Les chants, les rires, les portes qui claquent ont laissés place au silence, et rien ne vient briser cet instant.

Je m’y sens bien. J’aimerai rester là, ne plus partir, ne plus bouger. Ne plus devoir, sans jamais arrêter.

Là où je suis, les couleurs n’ont pas de filtres. Tout est éclatant, pure, tant que je garde les yeux clos. Je ne veux pas les ouvrir, je ne veux pas gâcher l’instant. J’aimerai que tout reste, dans ce moment de perfection, en dehors du temps, loin des tumultes du quotidien, à tout oublier, jusqu’à qui je suis.

Le temps m’oppresse, la vie parfois me fait mal, les gens me blessent, alors je ferme les yeux, et l’espace d’un instant, tout redevient simple, tout redevient permis ; et dans mon esprit étroit, je pousse les murs du possible, et je me permets de croire, d’espérer. De rêver, d’aspirer à autre chose, une autre vie, d’autres endroits, en laissant là ce qui me pèse, en emportant que le meilleur, sans encombrement, sans superflu.

Là où je vais, ce sont des endroits inconnus, des chemins qui mènent à mes rêves, que j’effleure sans cesse, sans jamais les atteindre. Je marche, en suivant d’autres traces, et je m’interroge, qu’est ce qui m’attend après ? Existe-t-il, cet ailleurs, où je peux aller, ouvrir mes yeux, et continuer de voir ces couleurs ? Existe-t-il un après d’ailleurs ?

La vie n’est pas toujours tendre, elle n’offre pas ce luxe de pouvoir attendre, blotti au chaud, dans la quiétude et la sérénité d’un endroit caché, que les choses que l’on désire nous (re)viennent. La vie passe, et si l’on reste sur place, les yeux fermés, on la rate. La vie nous oblige à ouvrir les yeux, chaque matin, à quitter notre zone de confort, à prendre des risques, essayer, réussir, échouer, recommencer. Vivre. La vie nous malmène, pour nous offrir parfois mieux après, parfois rien peut être. Pour tenir certaines promesses, pour en arracher d’autre.

Tout se mélange dans ma tête, tout est décousue. J’ai l’impression d’être entre deux eaux, de ne plus savoir qui je suis vraiment, qui j’étais avant, qui je veux être plus tard. Plus tard… cette notion existe-t-elle ? Ou est-ce maintenant que tout se joue ?

J’ai l’impression d’errer comme un fantôme dans ma propre vie, d’être la spectatrice de mon existence, d’être dans l’existence des autres, sans vraiment être là pour autant ; parfois le rire aux lèvres, parfois les larmes aux yeux, sans pouvoir m’expliquer ce qui m’attriste, exprimer ce que je ressent vraiment, ni ce qui me rend heureuse. Je trouve encore de la beauté dans l’éphémère, mais l’éphémère ne dure jamais assez longtemps. Il paraît que c’est ce qui fait sa beauté, je n’y vois que la fragilité de l’instant.

J’aimerai que les moments de bonheurs durent sans jamais finir, j’aimerai que le rire de mon enfant ne cesse jamais de m’attendrir, j’aimerai que les bras de celui que j’aime ne me laisse jamais partir ; mais pour le moment, j’ai juste envie de fermer les yeux, et me retrouver dans la beauté du silence. Et demain, recommencer.

 

Zelle

 

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