Beignets de tomates vertes de Fannie Flagg

Au sud de l’Amérique profonde, en Alabama, un café au bord d’une voie ferrée… Ninny, quatre-vingt-six ans, se souvient et raconte à Evelyn les histoires incroyables de Whistle Stop. Et Evelyn qui vit très mal l’approche de la cinquantaine et sa condition de femme rangée, découvre un autre monde. Grâce à l’adorable vieille dame, elle peut enfin se révéler, s’affirmer… Une chronique nostalgique et tendre, généreuse et colorée, pleine de saveur et d’humour. Un baume au cœur, chaud et sucré.

Au détour d’une discussion avec une collègue, cette dernière m’a proposé de me prêter ce roman qui lui avait énormément plu. Je me suis laissée convaincre, et après un démarrage un peu difficile, me suis vite laissée prendre dans cette belle histoire au fil des pages, à en finir par me dire que le livre fut bien trop court à mon goût.

Beignets de tomates vertes, de quoi ça s’agit ?

Il s’agit de l’histoire du Whistle Stop Café dans les années 30, racontée au travers des souvenirs de Ninny [qui se trouve en maison de retraite, au seuil de sa vie], de la naissance de ce café qui changea la vie des habitants de la région, à sa fermeture. Cette dernière raconte son histoire à Evelyn, bientôt la cinquantaine, et perdue dans sa vie de femme, à ce tournant de son existence où souvent on fait un constat sur nos désirs, nos envies, nos souhaits de vie, et ce que nous avons finalement fait comme choix, choix nous ayant déposé à un carrefour où l’on ne se reconnait plus.

Ces souvenirs sont racontés avec une infinie douceur, une nostalgie que l’on peut ressentir (et dont on peut aussi parfois sentir l’odeur…) sur ce que furent les jours heureux, et parfois moins heureux [mais jamais malheureux], de la famille Threatgoode avec tout leur enfants, ainsi que de leur domestiques noires et leur proche, et tout ceux que cette famille saura recueillir sous son aile.

Le livre est rythmé par petit chapitre ne suivant aucune chronologie propre, semble parfois épistolaire avec des articles de gazette, et fait des bons dans le présent et le passé d’un bout à l’autre, mais toujours avec finesse et cohérence, sans jamais perturber la lecture. Par exemple, lorsque dans le présent, Ninny raconte un événement particulier ayant eu lieu dans les années 30, le chapitre d’après repars dans le passé, à ce moment particulier, pour prendre la suite sur le récit. Un procédé simple mais qui change malgré tout des lectures classiques à la narration plus « littéraire ».

Beignets de tomates vertes, c’est donc une épopée dans le temps, allant des années 30 aux années 80, un choc des générations, de culture,de décor.

Beignets de tomates vertes, c’est l’histoire d’une femme, Evelyn, entre deux âges, composant le rôle de la femme modèle auprès de son mari, dans une époque où les mentalités changent et la place de la femme s’affirme, et où cette dernière cherche la sienne [de place] et s’interroge sur ce qu’est devenue sa vie. Elle a ce sentiment d’avoir loupé le train en marche, d’avoir perdu un pan de son existence dans quelque chose qui, peut être, ne lui ressemble pas, et/ou ne lui convient plus. Elle porte la lassitude sur son visage, sur son corps (un peu rondouillard), et est à l’opposé d’une Ninny vieillit par le temps, mais encore pleine de vie et de douceur. Une sorte d’introspection, forcée en quelque sorte, par le biais du récit de Ninny.

Beignets de tomates vertes, c’est l’histoire d’une rencontre entre deux femmes, Ruth et Idgie, qui portent déjà en elles le féminisme naissant, et dont la rencontre de l’une, comme de l’autre, changera leur vie, et celle de ceux qui croiseront leur route.

Beignets de tomates vertes, c’est un livre plein de bon sentiment (peut être un peu trop me direz-vous, mais qu’importe, on peut bien encore croire qu’il reste plus de bon que de mauvais dans l’être humain !), qui fait sourire, rire, qui peut vous faire également verser une petite larme, mais qui reste clairement positif et lumineux (c’est le mot qui me vient à l’esprit tout du moins).

Beignets de tomates vertes, pourquoi on en parle ?

J’ai beaucoup aimé ce livre. Il s’agit d’une histoire de femmes, et plusieurs portraits différents sont dépeins au travers de personnages haut en couleur, dans lesquels chacune peut se retrouver assez aisément. Pour ma part, j’ai retrouvé un peu de moi à un moment de ma vie en Evelyn : ce passage à vide, ce raisonnement, l’impression d’avoir « raté » quelque chose, quelque part… Le questionnement et l’aboutissement de toute cette réflexion auprès de Ninny qui sera l’élément déclencheur d’une réaction en chaîne salvatrice pour cette dernière. On prend plaisir à partager cette aventure avec elle, à voir son évolution, l’impact et l’influence du passé d’autres – qu’elle ne connait pas – sur ses choix, tout comme on aime voir l’évolution de la relation d’Idgie et Ruth, les destins croisés, la vie de tout ces gens évoluer dans le passé, où les choix des uns et des autres vont mener, et se répercuter jusque dans le présent.

Ce livre est un réel message d’optimisme, une ode à la vie et à tous ses plaisirs, vous indiquant que même si parfois la vie peut se montrer injuste, il est toujours possible de relever la tête, de continuer d’avancer, qu’il existe de la beauté partout où l’on veut bien la voir, et que tant que l’on est entouré de gens qui nous aiment, tout est surmontable. Rien n’est jamais perdu d’avance, tout comme rien n’est jamais écrit d’avance, tout peut changer dans la vie, surtout quand elle ne nous convient pas : il suffit juste de le vouloir, et s’en donner les moyens. Parce que tout le monde peut aspirer au bonheur qu’il souhaite, pour peu qu’il sache ce qu’il veut vraiment.

Petit bonus, à la fin de l’ouvrage vous avez les recettes de cuisine des plats du café, dont bien sûr la fameuse recette de beignets de tomates vertes, que j’aimerai tester à l’occasion parce que « il n’y a rien de meilleur au monde !« .

Enfin, à savoir que le livre a été adapté en film, qui semble-t-il fait honneur à l’oeuvre. Je ne l’ai pas encore vu, mais cela est prévu car en plus d’être tiré d’un excellent livre, le film a en tête d’affiche Kathy Bates que j’adore, tout simplement. Un petit aperçu via la bande-annonce :

Vous l’aurez donc compris, je ne peux que vous conseiller ce livre, qui saura très bien trouver sa place dans votre valise pour cet été, au bord de la piscine.

Si tu souhaites te procurer « Beignets de tomates vertes »,  tu peux le trouver :

-> sur le site de la Place des Libraires ici

☆ Bonne lecture à vous 

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