Dernier jeu dont je voulais parler dans le cadre de mon dossier sur les visual novel, et joué sur PS Vita, Amnesia : Memories de Idea Factory est non seulement le plus girlie des trois mais aussi celui que j’ai le moins apprécié et bouclé le plus vite (il est assez court en un sens), sans pour autant le trouver mauvais. Explication.
Le jeu débute quand notre héroïne se réveille un matin amnésique pour une raison inconnue.
Ne se souvenant d’absolument rien, ni de la raison de son amnésie, encore moins de son nom, ou ses amis, elle voit un esprit nommé Orion lui venir en aide. Ce dernier, envoyé par son créateur Neil, a la mission de guider la jeune fille afin de recouvrer sa mémoire et pouvoir ainsi réapprendre à vivre. Pour se faire, il lui proposera de choisir entre 4 cartes, trèfle, coeur, carreau et pique, qui chacune mèneront vers un pan de l’histoire différente, un personnage masculin bien précis et des fins toutes aussi uniques.
Fini les voyages dans le temps ou les histoire morbides de lycée digne de l’enfer, bienvenue dans Amnesia : Memories, un visual novel, qui parle clairement d’Amûûûûûr. Sous couvert d’une histoire un peu surnaturelle, ce visual novel nous propose donc de (re)trouver l’amour, en même temps que nos souvenirs, et notre vie donc.
Ceci étant méfiance, car personne n’a dit que cela serait simple…
Parce que voilà, dans Amnesia : Memories, les princes charmants ne sont pas tous … charmants. D’abord, chacun des protagonistes proposé se montre très différent vis à vis de l’héroïne.
Certains se revendiqueront d’entrée de jeu comme son petit ami quand ils découvriront sa perte de mémoire (et alors la question est de savoir, est-ce vrai ?), d’autre se montreront plus enclin à l’aider à se souvenir, se reconstruire, tout en lui prouvant leur affection et loyauté.
Quand à savoir si c’est également notre cas, au travers de nos écrits et des retours d’autre personnages nous pourrons nous faire notre propre avis sur la question, mais également nous faire un avis avec le présent et les actions de cet amoureux potentiel. Ainsi, il sera question au fil du jeu, de savoir si nous lui faisons confiance, ou non, et si nous commençons à ressentir une réelle attirance pour ce dernier.
Il faudra bien sûr faire de nombreux choix dans ce jeu au travers des dialogues, choix importants et souvent lourds de conséquence, qui amèneront vers une fin qui peut se montrer heureuse ou… désastreuse !!!!
J’ai apprécié cette forme narrative particulière, où on peut choisir dès le début du jeu un personnage et donc s’orienter sur « son histoire » à lui, tout en évoluant avec les autres autour, terminer ce pan, le refaire au besoin si la fin ne nous convient pas, ou faire les autres pour avoir un aperçu global. Chaque pan de l’histoire, s’il reprend les mêmes personnages en se concentrant sur un amoureux en particulier, est plus une sorte de réalité alternée plutôt qu’une redite, tant chaque histoires est très différente des autres, et cela ajoute cette impression de renouveau plaisante.
Mais cette forme appréciable est aussi contraignante puisqu’elle implique forcément de recommencer au moins 4 fois le jeu pour faire au moins 1 fois chaque storyline. Comme les fins sont relativement compliquées à définir/deviner la première fois en fonction de nos réponses (et surtout, surtout, du tempérament de l’amoureux potentiel dont nous ignorons tout !!!), on a souvent envie de recommencer, et alors on recommence avec le même personnage, juste pour changer certaine réponse une fois qu’on a bien compris où cela allait nous mener.
Ceci dit, ce jeu a su créer la surprise là où je ne l’attendais pas, car si tout ces Apollons en puissance ont l’air d’avoir en commun leur affection pour l’héroïne, aucun ne la manifestera de la même manière et nous ne réagirons jamais pareil ; c’est donc à mes dépends que j’ai découvert que le jeu pouvait se montrer aussi mièvre qu’extrêmement sombre !
Sans spoiler le jeu, j’ai eu la malchance de croire qu’un des personnages n’était que gentillesse et bon sentiment à mon égard, et si ce n’était pas totalement faux, cela à vite viré à l’obsession, la séquestration, des sous-entendus bien plus grave, voir même … ma propre mort ! Je dois avouer que si je m’attendais à tout type de scénarios, je ne m’attendais clairement pas à voir une option où mon personnage était amené à mourir, surtout vu le genre de jeu ; rien ne laisse présager qu’il puisse y avoir un côté aussi dramatique et morbide… c’est surprenant donc, mais pas une mauvaise chose.
Concernant le design, nous avons droit à des séquences statiques uniquement, mais le jeu est très beau, on sent tout le soin apporté sur ce point pour le rendre plaisant et agréable à l’oeil.
Les personnages sont assez étoffés pour être intéressants, surprenants, même si je regrette le personnage d’Orion qui est clairement casse-pieds (et je reste polie) et notre personnage que je trouve vraiment trop creux, sans aucun relief. Il y a eu des situations où j’aurai aimé que l’on puisse faire des choix plus « conséquent » mais notre personnage ne semble pas capable de s’affirmer sur quoi que ce soit et est relativement passive au final. En revanche, Orion passe son temps à parler en « off » et si une option « fermes-la » avait été présente, je l’aurai pris avec plaisir ! Il m’a souvent fait penser à Navi, la fée qui accompagne Link dans Ocarina of Time, à toujours parler à tout bout de chant quand notre personnage semble être tout simplement muet !
Pour conclure
Amnesia : memories est un bon visual novel, agréable à regarder, ou contrairement à un Steins;gate on a l’impression de faire des choix dont on peut voir les conséquences à moyen et court terme, et qui sait créer la surprise là où on ne l’attend. L’histoire en elle-même reste en revanche peu palpitante, et malgré quelque tournant scénaristique vraiment intéressant, le reste du jeu est assez banal, voir convenu. On reste dans un « shojo » pour fille interactif, qui se joue, se finit, puis se range dans sa boîte. Chaque scénario étant relativement court à finir, le jeu n’a pas une durée de vie très longue. Par contre, j’ai lu qu’il existe une 5ème carte, que je n’ai pas eu car pour se faire, il faut avoir eu les bonnes fins des 4 cartes précédentes, et cette 5ème carte fait office de TRUE ENDING (c’est ballot donc). Pour être honnête, je n’ai pas non plus assez apprécié le jeu pour avoir envie de débloquer cette carte, car il aurait fallut refaire chaque scénario et s’aider d’un guide pour les réussir (une erreur est souvent fatale dans nos choix et on peut facilement se retrouver avec une moins bonne voir mauvaise fin pour un seul mauvais choix), et j’ai pris bien plus de plaisir à jouer le jeu « au feeling« .
C’est donc un visual novel à faire, orienté pour les filles (mais pas que !), quand on a du temps, et qu’on veut passer un moment de détente cet été par exemple au bord de la piscine. Mais ce n’est clairement pas un indispensable.
Les Petits Bouts qui font qu’c’est bien :
- graphiquement très beau,
- un scénario surprenant selon nos choix, et la carte choisie,
- des personnages masculins bien travaillé, à l’histoire parfois complexe, avec des personnalités toutes très différentes,
- un jeu doublé entièrement en japonais,
Les Petits Bouts qu’on regrette un peu :
- un peu court,
- le personnage d’Orion, quelle plaie !
- le manque d’épaisseur de notre personnage,
- comme toujours, le jeu est traduit en anglais uniquement,
- des dialogues avec des choix parfois punitifs, là où on aurait aimé avoir au moins une chance de rattrapage,
- une 5ème carte accessible difficilement pour avoir la « vraie » fin, un choix pas forcément judicieux car sans ça on reste sur sa faim.