Retour sur un excellent Visual Novel à l’histoire élaborée et captivante : Steins;Gate.
Steins;Gate est le second Visual Novel que j’ai joué sur PS Vita, et mon préféré, un énorme coup de cœur.
L’histoire de Steins;Gate se déroule dans le quartier otaku d’Akihabara, et porte sur un groupe d’amis qui ont transformé leur micro-ondes par inadvertance en dispositif pouvant envoyer des messages texte vers le passé. Dans le but de comprendre ce phénomène ils effectuent différentes expérience concernant le voyage dans le temps. Ils sont vite traqués par le centre de recherche CERN (ou SERN), qui a réalise ses propres recherches sur les voyages temporels. Rintaro va donc utiliser la capacité du four à micro-ondes et se rendre rapidement compte que chaque modification du passé à un impact irréversible sur le présent.
Steins;gate parle donc de voyages temporels, et de l’effet papillon : à chaque action effectuée sur le temps, cela a des répercussions et un changement mineur peut amener à de graves conséquences.
Un travail soigné
Le jeu, en plus d’être beau avec un chara-design soigné et des décors très travaillés, offre un doublage parfait. Les doubleurs japonais donnent une dimension très réelles des situations et se livrent à une vraie performance pour un simple visual novel. Le jeu étant entièrement doublé (comprendre que tout les dialogues sont parlés de vive voix), cela offre une véritable immersion.
Le travail offert au jeu ne s’arrête pas là, puisque le travail effectué pour rendre l’univers et l’histoire cohérente est très abouti. Le thème des voyages temporels est usé et même archi-usé, déjà vu, et pourtant Steins;gate réussi à s’approprier ce thème et le rendre à la fois complexe et accessible. Parlant d’univers parallèles et autres réalités alternatives, nous voyageons à travers le temps grâce à un micro-onde et…. un téléphone portable ! Il est question d’abord d’envoyer des mails dans le passé, puis de téléphoner à son moi du passé pour « transférer » son esprit et sa mémoire actuelle dans le passé. Ainsi, nous repartons à chaque fois en arrière en reprenant possession de nous même à un instant T, mais avec tout le savoir de ce qui se produira dans les prochaines heures ou prochains jours. Le retour dans le temps étant limité (à la date de création du micro-onde téléporteur, logique) nous sommes contraints à des règles et lois physiques.
Tout cela est assez « compliqué » à expliquer, mais pour faire court : il y a un minimum de cohérence dans la construction de l’histoire et le côté science-fiction, et ça c’est bon !
Un mail qui peut changer le monde
Dans Steins;gate, de vrai choix s’offre à nous, mais jusqu’à l’issue du jeu, jamais de manière très claire. En effet, il nous sera régulièrement proposé de répondre à des appels, ou des mails, tout au long du jeu. Contenant souvent des messages sans grandes importances, ce sont avant tout des tranches de vies, des dialogues ou private joke entre notre personnage et ses amis. Le bémol est que plutôt que de nous proposer des choix clairs et précis, il s’agit de cliquer sur des mots clés dans l’email reçu, qui amèneront à une réponse prédéfinie.
Le hic : on ne peut pas prévisualiser la réponse avant de l’envoyer. Une fois le mot clé choisi pour répondre, le message s’affiche pour être envoyé et il n’est plus possible de faire marche arrière. Cela pose un problème dans la mesure où les mots clés choisi ne reflètent jamais la teneur des propos que Rintaro (notre personnage) s’apprête à envoyer ! Pourtant, ces échanges qui de prime à bord semblent sans incidence, définissent notre niveau « d’affinité » avec les autres personnages et détermineront les fins possibles par la suite. Rien qu’ça.
J’ai trouvé cela assez dommageable car, même si une fois arrivé vers l’issue du jeu, on a la possibilité de choisir des fins différentes en sauvegardant intelligemment, il s’avère que certaines fins se montrent exigeantes et, si nous n’avons pas fait les « bonnes » réponses par mail en amont, alors nous n’aurons pas le choix sur certaine phase du jeu… Et quand on sait qu’il faut compter en moyenne une bonne quinzaine d’heure pour finir le jeu… on a pas forcément envie de tout recommencer…
Une durée de vie conséquente
Car qui dit Visual Novel, dit dialogue, beauuucoup de dialogue à n’en pas finir. Et Steins;gate ne se montre pas avar sur ce point. Sachant que tout est donc entièrement parlé, si on a envie de profiter du doublage (ne serait-ce que pour le travail fourni) qui offre en plus une belle synchronisation avec les visages des protagoniste, on peut partir sur 20 heures de jeu. Cela rend le jeu rentable, mais peut effrayer. Le jeu s’avère très long et donc par extension, très lent.
Il est cependant possible de passer les dialogues en mode rapide, voir carrément passer des scènes, et le jeu saura s’arrêter automatiquement au prochain « choix » à faire, mais quel intérêt quand on sait que toute la richesse de ce jeu réside dans son histoire palpitante ?
Une histoire, des fins
Car oui, la force de Steins;gate c’est son histoire, son univers, et sa cohérence. Les voyages dans le temps ont toujours fasciné l’homme, et Steins;gate reprend une histoire vieille comme le monde avec l’effet papillon, et la notion de répercussion d’une action, aussi petite soit-elle. Par nos actes, et nos manipulations du temps, les conséquences vont s’accélerer et monter en puissance. Lorsque l’on atteint le « climax » de l’histoire, il est temps de réfléchir au seul moyen de faire marche arrière, mais à quel prix ? Alors, plusieurs fins s’offrent à nous, avec plus ou moins de sacrifice…
Une aventure humaine
Sans trop spoiler l’histoire, lorsque le tournant du jeu s’opère et qu’il est temps de faire des choix cruciaux et déterminants sur l’issue de l’histoire, toute la dimension humaine du jeu se révèle. Nous avons suivi Rintaro et ses amis, avons appris à les connaître, les apprécié, nous les avons vu rire, célébrer leur réussite quant à la machine, puis nous avons vu Rintaro douté, et la souffrance est arrivé, avec ces ennuis. Maintenant, il faut « réparer » nos erreurs, et cela ne peut se faire sans se salir les mains. Des sacrifices que nous décideront de faire ou ne pas faire, seul Rintaro -et le joueur- en seront les responsables. C’est tout le travail sur les personnages et sur l’immersion du joueur en amont qui rend ces choix cornéliens, voir pénible. Le talent des doubleurs achèvent de nous tirer des petites larmes sur certains choix fait à contre coeur.
J’ai fait plusieurs fin du jeu, et j’ai souvent été chagrinée ou émue par les personnages, leur voix tout comme leur détermination.
Et la drague dans tout ça ?
Souvent, les Visual Novel mettent en avant des amourettes. Ici, il n’y a pour ainsi dire que très peu d’éléments faisant penser que des histoires d’amour vont voir le jour. Le jeu est très centré sur son scénario central, et si on s’attarde sur les relations entre les personnages, ce n’est jamais de manière à sous-entendre une quelconque romance. On sait que notre meilleur ami est amoureux de la maid du jeu (Faris pour ne pas la nommer, le seul personnage que je peux pas voir en peinture), et que sûrement notre amie d’enfance est amoureuse de nous (et nous aussi peut être), mais ça s’arrête là.
Pourtant, à l’issue du jeu, il faut bien l’avouer, les romances sont là, et pire encore : elles font l’objet d’une fin. En fait, chaque personnages féminin fera l’objet d’une fin ! Et la plupart d’entre elles seront pour se conclure de manière sentimental. Seulement voilà, pour certaines d’entre elles, ce n’était ni mon choix, ni pertinent. Sans trop en dévoiler, une des fins m’a fait finir de manière « forcé » en couple avec un personnage, couple que je formai avec mais sans m’en souvenir. Mais, pour le bien de tous, mon personnage se « sacrifie » dans cette histoire d’amour. Complètement télescopée, cette fin n’a aucun sens puisqu’aucun de mes actes précédent ne laissant entendre que dans une réalité alterné je pouvais finir avec elle, ni même le souhaitais ! Cette fin m’a complètement prise de court, et déçue…
Pour conclure
J’ai adoré Steins;gate. J’ai adoré passé du temps dans cette histoire palpitante et si bien ficelée. J’ai adoré chaque personnage, l’humour présent, l’humanité et les bons sentiments. J’ai adoré refaire certaines partie du jeu pour découvrir d’autres fins de l’histoire. J’ai été émue, j’ai souris, j’ai eu peur pour Rintaro et ses amis, j’ai été triste pour eux parfois aussi. Je me suis complètement laissé prendre dans cette aventure à dimension humaine et je me suis retrouvée un peu « seule » quand j’ai fait le tour des fins possibles, sans savoir à quoi d’autre je pouvais jouer après un jeu d’une telle envergure.
Si je n’avais qu’un seul jeu à recommander sur la PS Vita, et même si je suis loin d’en avoir fait beaucoup c’est vrai, je ne peux que recommander ce visual novel pour toute la richesse et toute le divertissement que ce jeu offre.
Les Petits Bouts qui font qu’c’est bien :
- Une histoire travaillée,
- Des personnages attachants,
- Doublage intégral en japonais pour une immersion totale,
- Esthétique agréable à l’oeil,
- Une durée de vie énorme, avec une replay-value importante si on souhaite accéder à toutes les fins.
Les Petits Bouts qu’on regrette un peu :
- Texte en anglais uniquement donc impossible à jouer si on n’est pas un minimum doué en anglais,
- Les choix de réponse des mails trop approximatifs et parfois décisifs : on répond au pifomètre !
- Le personnage de Faris, clairement du « fan service », je n’ai pas accroché du tout,
- Les histoires d’amour, décevantes si on espère un peu de romance (et parfois bonjour la cohérence).
A noter que le Père Noel m’a offert sous mon sapin Steins;gate Zero qui est la suite direct du premier opus, et reprend le jeu avec une fin précise. J’ai fini ce dernier une première fois et, s’il est la digne suite du premier opus, j’ai eu la pire fin possible…! Je vais donc devoir recommencer le jeu et changer mes choix, mais pour celle et ceux qui ont fait Steins;gate, et ont apprécié le jeu, je recommande fortement cette suite :)