[Dossier Alex Kidd] Alex Kidd in High Tech World

De tout les Alex Kidd dont j’avais prévu de parler, s’il y en a bien un dont j’avais hâte de rédiger l’article, c’est bien celui-ci : Alex Kidd in High Tech World.

Arrivé en Europe en 1989, cet opus se veut totalement différent des précédents, et pour cause : il s’agit là d’une adaptation d’un jeu nommé Anmitsu Hime, inspiré d’un manga. Seulement, ce dernier n’étant jamais arrivé jusque chez nous [à l’époque le manga n’était pas encore présent ni dans les mentalités, ni dans les rayons de la Fnac], le jeu a été adapté avec un héros présent sur notre territoire, et les personnages remodelés ; Alex Kidd in High Tech World était né.

Ce jeu est une sorte d’hybride, puisqu’il ne s’agit pas là d’un jeu de plateforme classique mais alternant les phases, entre enigmes et phases de plateforme aussi courtes que difficiles.

Nous avons donc affaire à un genre totalement inédit, découpé en 4 parties :
– phase de recherche dans la grande demeure d’Alex Kidd ;
– phase plateforme / action dans la forêt contre les ninjas (prélude à Alex Kidd in Shinobi World ?) conspirationnistes ;
– phase de recherche à nouveau dans un village cette fois-ci ;
– phase action finale contre les ninjas dans la forêt again.

♥ Alex Kidd in High Tech World : de quoi ça s’agit ?

L’histoire conte celle de Alex Kidd apprenant qu’une salle d’arcade nommée High Tech World vient d’ouvrir ses portes dans la région. En grand geek qui se respecte, ce dernier décide de s’y rendre, seulement voilà, pour se faire il a besoin d’un plan, et ô rage, ô désespoir, le-dit plan a été malencontreusement (?) déchiré en 8 bouts, et éparpillé dans l’immense demeure d’Alex. Epic fail Alex !
Commence alors une quête pour retrouver les 8 morceaux qui permettront de quitter ce foutu château pour aller geeker.

Mais, comme rien n’est jamais simple, les différents personnages de la demeure vont prendre un malin plaisir à mettre des bâtons dans les roues d’Alex, l’obligeant à se soumettre à des tests de cultures générales, des allers-retours incessants, ou test de mémoire et/ou logique afin d’obtenir ces papiers.

Comme si cela ne suffisait pas, il devra également, une fois enfin dehors, se confronter à des ninjas de la Ligue Anti Jeux Vidéo (LAJV) [oui j’invente] qui n’auront de cesse que de l’empêcher de se rendre à High Tech World.

Et après un passage par un village où, douane oblige, il vous faudra vous débrouiller pour dénicher un moultipass, ce n’est qu’après vous êtres confronté à nouveau à tous ces ninjas-en-colère que vous pourrez vous divertir lors d’une partie de Out Run.

MAIS. Parce qu’il y a un mais, vous devrez vous plier à une dernière contrainte, et pas des moindres : celle du temps.
En effet, vous commencez la partie à 9h, et la salle d’arcade ferme ses portes à 17h (oui on est dans une salle d’arcade au milieu de la pampa, ça ferme tôt). Vous devrez donc vous dépatouiller pour parvenir à la salle avant sa fermeture, faute de quoi c’est le Game Over assuré.

C’est donc un jeu atypique, et qui, par sa conception peu commune, vaut le challenge.

♥ Alex Kidd in High Tech World : Pourquoi on en parle ?

Et bien justement parce que ce jeu est atypique, et fut, à l’époque, un vrai challenge pour moi !
Je n’avais qu’à peine 10 ans quand je me suis retrouvée avec ce jeu entre les mains, et un niveau d’anglais inexistant donc. Hors, le jeu est en anglais, et vous soumet à des dialogues dans la première et troisième phase. Et si dans Miracle World je vous avez raconté que ma mère et ma tante avait traduit les quelques dialogues pour accéder à la bonne fin, ici, vous avez du texte tout le temps et il est tout simplement impossible de réussir à passer ne serait-ce que la première phase sans comprendre un traître mot.

En effet, vous aurez un QCM de 10 questions à faire, et si vous ne comprenez pas les questions, comment y répondre ? Vous aurez également des tonnes de directives écrites ici et là ou données par les personnages eux-mêmes. Et la maison étant bourrée de pièges, attention à ne pas faire de chose stupide, et pour éviter cela un maximum, il faut pouvoir comprendre [même si parfois, et même souvent, vous ne pourrez vous douter de rien hélas]. Chaque erreur est une élimination d’office.

J’ai donc traduit chaque dialogue, retranscrit tout ce qui était important sur un petit cahier, et noté les choses importantes (réponses du QCM, ordre des servantes…) sur des notes que j’avais soigneusement rangé dans la boîte du jeu. D’ailleurs concernant le QCM, faute d’avoir les réponses de certaines questions difficiles à mon âge, et faute de Google à l’époque, j’avais fait ce dernier une bonne vingtaine de fois, en procédant par élimination sur les 10 questions, et me permettant ainsi de trouver la combinaison de réponse minimale permettant d’obtenir gain de cause… vous n’imaginez pas le boulot.

Pourtant, ce jeu d’énigme et de recherche m’avait beaucoup plu, et peut être que je suis maso, mais j’ai prit plaisir à me torturer dessus.

On pouvait également passer des coups de téléphone dans le jeu : à un ami pour lui demander de l’aide (allô Jean-Pierre ?) ou à la pizzeria du coin (pour passer commande et finalement rembarrer le livreur en indiquant que vous avez autre chose à foutre que de manger de la pizza…. un peu schizo le Alex).

J’ai apprécié beaucoup plus les phases de casse-tête que les phases d’action, assez chiantes au final et difficiles, puisqu’il fallait apprendre presque par cœur les patterns des ninjas. Et quand vous vous faisiez toucher, vous étiez down de suite, et même s’il était possible de reprendre, vous perdiez du temps là encore.

J’ai trouvé également assez compliqué la phase du village intermédiaire avec le fameux moultipass, et si j’ai découvert à l’occasion de ce test qu’il existe plusieurs méthodes pour en obtenir un, je n’avais à l’époque trouvé qu’un seul moyen : prier 100 fois devant un autel afin de se voir exaucer notre vœu, et obtenir un pass gratuitement. Une vraie plaie.

Malgré tout, j’ai gardé un très bon souvenir de ce jeu, qui en plus est loin d’être laid graphiquement, et même aujourd’hui vous pouvez y jouer sans vous crever les yeux.
Le concept original donne une autre expérience de jeu, chose peu commune ou courante à l’époque, ce qui vaut la place à ce jeu parmi les petites mais bonnes idées que la Master System a eu la chance d’avoir pour elle. Le jeu n’est pas très long, et quand on est anglophone, on a vite fait de le finir, mais cela permet un divertissement différent, alors rendez-vous à la High Tech World !

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