Petits Bouts de ciné #4 – Get Out

Sorti au cinéma récemment, Get Out est un thriller angoissant et trompeur. Retour sur cette séance cinéma faites de faux semblants.Cet article peut gâcher un poil la découverte du film si on veut en apprécier chaque minute, et il est préférable s’il on projette de le voir, de passer à ma conclusion sans lire le contenu pour avoir une idée de ce que j’en ai pensé.

Get Out, c’est ce film qui attise la curiosité. On en voit la bande annonce, sans vraiment comprendre de quoi il en retourne : film sur le racisme, thriller psychologique, film fantastique ou flirtant avec l’ésotérisme, on se pose beaucoup de questions sans aucune réponse évidemment.

Puis à la sortie du film, et après les premiers retours, on réalise que le film semble être bien différent de ce à quoi la majorité d’entre nous ont pu s’attendre.

Essuyant bon nombre de critiques souvent positives, la curiosité a fini par nous avoir, et l’Amoureux et moi avons donc fini par voir ce film.

Couple mixte, Chris et sa petite amie Rose  filent le parfait amour. Le moment est donc venu de rencontrer la belle famille (la famille Armitage), Missy et Dean lors d’un week-end sur leur domaine dans le nord de l’État. Chris commence par penser que l’atmosphère tendue est liée à leur différence de couleur de peau, mais très vite une série d’incidents de plus en plus inquiétants lui permet de découvrir l’inimaginable.

C’est sur cette base que Get Out démarre, et très vite l’ambiance du film se dessine.

La famille Armitage se montre très rapidement étrange dans son comportement, oscillant entre cette joie trop grande (forcée ?) d’accueillir un petit ami de couleur, et leur curiosité totale et intrusive pour ce jeune garçon, qui ressemble limite à un bout de viande fraîche sur pattes au milieu de piranhas affamées. D’abord un peu étonné et décontenancé, mais tentant de faire bonne impression, ce dernier va vite se sentir oppressé par ce trop plein d’attention dont il fera l’objet.

Une réunion avec tout les amis de la famille (la réunion annuelle, un truc d’Américain ça encore lol) finira de le conforter dans son angoisse, sans pour autant qu’il sache pourquoi il se sent aussi mal à l’aise, entrant dans une sorte de psychose et paranoïa. Et cela amorce le tournant du film.

L’angoisse s’immisce petit à petit, par des plans de caméra intelligents, un rythme lent, en montrant peu, mais en montrant assez pour nous pousser à nous interroger avec Chris. De la même manière, le jeu des acteurs (la famille Armitage et ses domestiques, tout deux noirs) est à saluer tant ils nous offrent une prestation à la hauteur des personnages qu’ils incarnent : énigmatiques et… dérangeants voir flippants par moment.

On a du mal à saisir si ces derniers sont bienveillants vis à vis de leur potentiel futur gendre, ou s’ils cachent quelque chose de bien plus sombre derrière cet accueil chaleureux.

C’est d’angoisses en faux semblant que le film prend finalement un tournant assez inattendu, nous plonge dans le fantasque, s’éloignant alors de l’idée première qu’on a tous eu en voyant le film, à savoir une histoire sordide de racisme ou membre du KKK, et ajoutant de cette manière une touche de surréalisme, qui divisera les spectateurs : soit on adhère totalement, soit on est déçu de ce choix (comme dans un film de Shyamalan où le fantastique de la fin gâche parfois tout le reste). A noter, pour les gamers, que tout le long du film, nous n’avons pas arrêté de penser à Resident Evil 7 et la famille Bakers… Comprenne qui pourra ;)

Dès l’instant où le film franchit ce seuil, j’ai constaté que ce dernier perd, hélas, cruellement en profondeur, s’accélérant pour s’achever d’une manière aussi brutale que rapide. Comme si, une fois l’intrigue totalement découverte, le film n’avait plus vraiment de raison d’être et qu’il fallait mettre fin au calvaire (de Chris et du spectateur).

C’est assez dommage, car, me concernant, si l’idée d’ajouter une touche d’ésotérisme ne m’a pas déplu (ni surprise au demeurant – serais-je devenue une accoutumée du genre ?!), l’intensité du film retombe tel un soufflé à la sorti du four, et j’ai été déçue de cette fin bâclée.

En revanche, j’ai beaucoup apprécié le jeu de l’acteur incarnant Chris, Daniel Kaluuya. Angoissé, terrorisé, partagé entre l’envie de foutre le camp (get out !!!!) et celle de rester pour ne pas faire défaut à sa Belle, ainsi que son jeu d’acteur lors d’une phase précise du film que je ne dévoilerai pas (la force d’un simple regard, tout y est dit, la douleur, la peur, l’angoisse totale, l’abandon, le désarroi… tout !) sont à saluer. Je l’avais déjà vu, sans me souvenir où, et il s’avère qu’il a interprété un rôle dans un épisode de l’excellente série Black Mirror que je recommande d’ailleurs (et dont je reparlerai quand j’aurai fini de visionner tout les épisodes certainement).

Pour conclure…

Get out est un très bon thriller, surprenant, angoissant, qui mélange les genres et se permet la liberté de frôler le fantastique sans trop s’éloigner de la réalité pour autant. Tenu par des acteurs à la hauteur qui servent une histoire tenant en haleine jusqu’au bout et pleine de rebondissements, on passe 1h40 prostré et en apnée, au fond de son fauteuil dans l’attente du moment où tout bascule ; le tout, en serrant fermement son accoudoir, ou en écrasant la main de son compagnon de cauchemar tout le long du film.
Et alors, on a qu’une envie : crier à Chris de foutre le camp – GET OUT !!

 
Zelle 
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